Contexte
Le climat change plus rapidement dans l’Arctique que dans toute autre région de la planète, les températures de l’air y augmentent à un rythme 2 à 3 fois supérieur à la moyenne mondiale et l’étendue de la glace de mer diminue à un rythme alarmant.
Les mammifères marins endémiques de l’Arctique sont tous fortement liés à la glace et sont donc sérieusement menacés par ces changements.
Parallèlement, les niveaux d’activité humaine, notamment la navigation, le tourisme, la pêche commerciale, l’exploration et la production de pétrole et de gaz ont augmenté et continueront probablement à le faire dans les régions arctiques à mesure que la glace diminue car le déclin de la glace réduit les défis logistiques pour ces industries.
Il existe donc un besoin urgent d’identifier les zones importantes pour les mammifères marins afin de permettre une gestion et une conservation appropriées de ces espèces dans le contexte de ces multiples facteurs de stress.
Expédition GLACIALIS
Proposée par la biologiste suisse Virginie Wyss et son équipe au Canada, la biologiste Laurence Tremblay (CA) et le technicien de recherche Mathieu Marzelière (FR), GLACIALIS est une expédition scientifique indépendante travaillant conjointement avec une variété d’acteurs académiques dans le but de collecter des données sur les mammifères marins et leur environnement dans des zones reculées, notamment en Arctique.
A partir du voilier Atlas, une excellente micro-plateforme de recherche, Glacialis a collecté des données pendant 5 mois en 2021, sur une route de 6’700 NM (11’400 km) de l’archipel des Açores à Ata Sund, au nord de la baie de Disko, au Groenland.
L’équipe a soigneusement documenté plus de 850 observations de mammifères et d’oiseaux marins, collecté des échantillons de microplastiques, des informations sur les macro-déchets, des échantillons d’ADN environnemental, des échantillons de plancton et de larves de poissons, des observations météorologiques, des relevés des paramètres de l’eau, ainsi que des échantillons d’eau pour la recherche sur les cyanobactéries.
> Rapport de mission (Français): Expédition Glacialis 2021 PDF/FR
> Rapport de mission (Anglais): Expédition Glacialis 2021 PDF/EN
Monitoring visuel
Les efforts de conservation sont étroitement liés au recensement des espèces.
Des données de qualité sont utiles pour déterminer des tendances dans la distribution, les migrations et la qualité des écosystèmes qui les hébergent (CAFF, 2017). Les données d’observations visuelles représentent donc le premier pilier de la démarche de Glacialis.
Photo identification
Mieux appréhender les schémas de migration, d’abondance, de structure sociale, et la répartition des espèces.
La photographie d’identification est un processus non invasif qui permet, grâce aux caractéristiques physiques particulières d’un animal (forme de la nageoire dorsale, patron de coloration de la caudale, cicatrices, etc.) de reconnaître les individus d’une espèce.
Le croisement de ces informations avec les bases de données existantes permet aux chercheurs de mieux appréhender les schémas de migration, d’abondance, de structure sociale, et la répartition des espèces.
> Partenaires scientifiques: Greenland Institute of Natural Resources – Nova Atlantis Foundation – Mingan Island Cetacean Study – Megaptera – Moniceph – Monicet – ROMM – Sea Color Expeditions – Flukebook – Happy whale – Marie la Rivière – Marine and Freshwater Research Institute – North Atlantic Humpback Whale Catalog NAHWC – Ocean Alliance – Allied Whale – R&E Ocean Community Conservation.
Acoustique
Avec la fonte des glaces, les régions arctiques deviennent plus accessibles et l’on observe une augmentation de l’activité humaine.
Davantage de navires, d’activités d’exploration pétrolière ou gazière et de pêche signifie une croissance des niveaux sonores sous-marins. Or, les cétacés utilisent le son pour communiquer, se nourrir, s’orienter ou encore se reproduire.
L’impact de la pollution sonore sur l’écologie de ces animaux n’est pas encore bien compris. La surveillance acoustique sous-marine permet aux chercheurs de mieux comprendre les cétacés, ainsi que les impacts des activités humaines sur ces derniers.
> Partenaire scientifique: Ear to the Wild, Laboratoire de bioacoustique appliquée (LAB) de Barcelone, Dr. Michel André, www.lab.upc.edu
ADN environnemental
L’ADN qui persiste dans l’environnement (eDNA) peut être collecté, séquencé et analysé pour déterminer les espèces présentes dans un écosystème.
Cette technique non invasive permet une meilleure compréhension de la richesse des espèces dans les écosystèmes visités puisque non seulement les baleines observées peuvent être détectées, mais aussi les aliments qu’elles recherchent.
> Partenaire scientifique: Nature Metrics, Dr. Natalie Swan, www.naturemetrics.co.uk
Ichtyoplancton
Le zooplancton et les larves de poissons sont les principales sources de nourriture pour une variété d’espèces de poissons et de cétacés.
À mesure que les eaux océaniques se réchauffent, la distribution de ces sources de nourriture évolue. Cela peut avoir un impact sur les schémas de migration des cétacés et toute la chaîne trophique qui en découle. L’analyse du contenu des échantillons de zooplancton et de larves de poisson permet aux chercheurs d’identifier et de quantifier une variété d’organismes dans les eaux arctiques.
> Partenaire scientifique: Greenland Institute of Natural Resources, Dr Caroline Bouchard, www.natur.gl
Microplastiques
II existe relativement peu de données sur la distribution des microplastiques dans les régions arctiques et au milieu des océans.
Le dispositif d’échantillonnage des microplastiques de surface de l’ONG Oceaneye – est un exemple de protocole de science-citoyenne bien documenté et largement utilisé à partir de voiliers.
> Partenaire scientifique: Oceaneye, Pascal Hagman, www.oceaneye.ch
Informations générales, Roman Hapka, president: +41 (0)79 601 76 64
Informations techniques, planification et médias, Arnaud Conne, skipper: +41(0)76 679 55 30